Feuilletons littéraires dans la presse

Une page pour explorer les romans (et quelques autres textes) du XIXe siècle d'une autre manière et dans une de leurs formes premières, c'est-à-dire en feuilleton (ou dans les colonnes) des quotidiens de l'époque. 

>

Le XIXe siècle est un moment significatif dans l’évolution de la presse, mais aussi du roman. Le genre romanesque voit son importance grandir considérablement au fil des années, les sous-genres se préciser et se multiplier, la popularité du roman monter en flèche. Quant à la presse et aux journaux, c’est au XIXe siècle qu’ils prennent une importance et qu’a lieu l’avènement d’un âge dit « médiatique ». 

Or, ces deux mouvements sont liés : les journaux quotidiens commencent à publier des romans en 1836 – date où paraissent respectivement La Vieille fille de Balzac et La Comtesse de Salibury de Dumas – le but étant notamment de fidéliser le lecteur. Le phénomène prend très rapidement de l’ampleur, donnant lieu à un mode de publication spécifique qui concerne de très nombreux romans. 

Il s’agit de la publication dite « en feuilleton » c’est-à-dire par tranches quotidiennes, dans une rubrique spécifique appelée « feuilleton » ou « rez-de-chaussée », à savoir la partie inférieure de la page. Ce mode de publication a ses propres codes : chaque publication se termine par la mention « à suivre » invitant le lecteur à consulter le numéro suivant, certains romans sont pensés pour la presse et découpés afin de laisser peser le suspens après chaque section… Le roman est une partie intégrante de la presse au XIXe siècle, et plus particulièrement des quotidiens : ce sont ces journaux que l’on trouvera dans cette sélection. 

La plus grande partie des romanciers fait donc paraître ses romans dans la presse, et dans une proportion importante en feuilleton dans des quotidiens. On trouvera ici une sélection de ces romanciers, et de leurs œuvres publiées par ce biais : non-exhaustive, la sélection permet un accès aux romans dans les pages des journaux, c’est-à-dire dans leur forme fragmentée et souvent première (précédant un état définitif du texte). Par ailleurs, ont également été inclus dans cette sélection des textes qui ne sont pas, stricto sensu, des romans-feuilletons. Il s’agit d'une part de textes autobiographiques parus sous cette forme ; et d'une autre part de nouvelles ou de contes, publiés dans la rubrique « feuilleton » ou ailleurs dans la page d’un journal. Cela est très courant pour Guy de Maupassant ou d’Auguste de Villiers de L’Isle-Adam par exemple. Si ces textes brefs ne sont pas à proprement parler des « feuilletons », ils apparaissent ici car ils participent à la richesse de la publication littéraire dans les quotidiens, et offrent des perspectives intéressantes.

L’entrée par auteurs donne accès à quelques textes devenus aujourd’hui des classiques de la littératureBalzac, Chateaubriand ou Zola par exemple – mais également à des romanciers plus populairesXavier de Montépin ou Pierre Alexis de Ponson du Terrail – ainsi qu’à des grands noms du roman-feuilleton – Dumas entre autres. Mais ont été ajoutés quelques auteurs au profil peut-être plus inattendu : Alphonse Daudet, Joris-Karl-Huysmans et Jules Verne par exemple. 

L’entrée thématique offre une approche différente : on pourra l’utiliser pour accéder directement à des extraits de ces romans, dans la presse, en fonction des sujets abordés (amour, argent, féminité ou violence par exemple), afin de (re)découvrir ces textes connus ou oubliés comme ils étaient lus par beaucoup au XIXe siècle. 

Une nouvelle entrée, chronologique, permet d'accéder aux feuilletons en fonction de leur date de publication : elle est organisée par décennie. 

Pour aller plus loin : une série de billets de blog revient sur les feuilletons dans le quotidien, leur fonctionnement, la superstition dans le feuilleton et la publicité. Un autre billet propose un mode d’emploi de cette sélection. Enfin, une journée d'étude disponible en rediffusion permet d'en apprendre plus sur les feuilletons.

>
>